Jean Chavot & Eric Rognard
Jean Chavot, vous êtes auteur pour la télévision et le cinéma, vous êtes aussi l’auteur de plusieurs livres dont « Zéro avant Jesus-Christ » paru cette année aux Editions Conférences. Eric Rognard pour êtes réalisateur et auteur pour la télévision et le cinéma. Qu’est-ce qui vous a amenés dans ces domaines ? Quel a été votre parcours auparavant ?
J. Chavot : La passion de l’écriture et de l’image a pris le dessus au fil du temps sur mon travail de musicien et d’auteur de chansons. J’ai parallèlement à celui-ci réalisé l’adaptation de nombreux dialogues pour le doublage, jusqu’il y a une dizaine d’années. Murielle Magellan avec qui je commençais à collaborer à des projets de scénario m’a alors présenté à Lise Arif qui m’a très gentiment accueilli dans son équipe. J’ai pu alors renouer avec la première de mes passions qui était le cinéma. Dès lors, mon activité d’écriture s’est appliquée au scénario tout en se développant de plus en plus sur le plan littéraire pur.
E. Rognard : Diplomé de l’ESRA, (Ecole Supérieure de Réalisation Audiovisuelle), j’ai commencé à travailler comme assistant-réalisateur et régisseur sur des films publicitaires et long-métrage. En parallèle, j’avais lancé avec des amis une radio locale en région lyonnaise, H2Ondes, une radio rock et fluide ! Assez rapidement, les projets de films courts puis long-métrages que j’ai développés m’ont amené à devenir scénariste en écrivant aussi pour la télévision et le théâtre.
Vous avez écrit ensemble « Meurtre à Étretat », un épisode de la collection « Meurtres à… » de France 3, qui lors de sa première diffusion en 2015 avait réuni plus de 4,1 millions de téléspectateurs (17,9%de PdA). Comment s’est passée votre rencontre ? C’est important pour vous de travailler en binôme ?
J. Chavot : Marie-Hélène Pagès, productrice de Meurtres à Étretat et amoureuse de la région cherchait à monter un binôme pour son projet de film. Lise a eu l’excellente intuition de lui proposer Eric Rognard et moi, qui ne nous étions jamais rencontrés. Nous avons fait connaissance le jour du premier rendez-vous avec Marie-Hélène, à la terrasse d’un café, une demi-heure avant son arrivée. J’ai commencé par renverser son verre sur le pantalon d’Éric… Mais il ne m’en a pas tenu rigueur, car nous étions tous les deux intimidés (moi, en tout cas). Et oui, c’est très important pour moi de travailler en binôme avec lui, car au-delà de ma gaucherie avec les verres, il m’a énormément aidé à résoudre certaines maladresses dans ma pratique du scénario. Cela d’autant mieux que nous nous sommes parfaitement entendus, tant sur le travail lui-même que sur l’approche générale de la vie et du monde. C’est donc un régal de collaborer avec lui, car l’échange est toujours harmonieux et fructueux, dans une complémentarité sans concessions et pourtant toujours fluide et amicale. Je crois par ailleurs que le scénario se prête naturellement — peut-être même obligatoirement — à la collaboration, car le rapprochement des points de vue est propice à faire naître les meilleures idées, comme le frottement de deux silex produit des étincelles. À condition d’avoir des visions et des exigences communes, ce qui est bien le cas avec Eric.
E. Rognard : C’est Lise qui a eu l’idée de nous faire nous rencontrer. La productrice Marie-Hélène Pagès cherchait des auteurs pour développer un « Meurtres à…» qui devait se passer à Étretat et je connaissais assez bien ce lieu. Travailler en binôme est stimulant, une émulation créative s’installe, on rebondit mutuellemement sur les idées de l’un et l’autre, mais la qualité de la relation humaine est avant tout primordiale pour moi.
Comment êtes-vous arrivés sur ce projet de la collection « Meurtres à Étretat » ? Avez-vous une anecdote à nous raconter ?
J. Chavot : Les réponses à ces questions se trouvent dans ma réponse précédente… Pour l’anecdote, je vais la voler à Éric : comme il habitait dans la Drôme, nous travaillions souvent au téléphone, dans de longues conversations. Son entourage avait beaucoup de mal à considérer que nous travaillions, me dit-il un jour. Et pourquoi ça, lui demandai-je étonné. Eh bien parce qu’il paraît qu’on rigole tout le temps, me répondit-il… en riant. Et je me suis rendu compte que c’était la pure vérité. Mais qu’on ne s’y trompe pas : nous travaillions, beaucoup, et très concentrés.
Y a-t-il des projets sur lesquels vous travaillez actuellement, ensemble ou séparément, que vous souhaiteriez nous partager ?
J. Chavot : Nous n’avons jamais cessé depuis de collaborer, à des projets communs bien sûr, mais aussi à échanger en profondeur sur nos projets respectifs que nous suivons attentivement. Nous avons ainsi écrit deux polars en milieu rural : Le Diable a bon dos qui entremêle trafic d’animaux de réforme et sorcellerie paysanne dans le Berry, et Pour un coin de terre, en montagne, où la tension entre l’élevage et le tourisme fait exploser des secrets familiaux meurtriers. De mon côté, je présente un projet de série, Ararat 2084 où un geek bohème et une éternelle étudiante sauvent le monde de la catastrophe écologique, et un synopsis de film policier, Tchemni, où l’enquête rapproche une jeune gendarme humaniste et un vétérinaire animaliste dans le Nord-Est défavorisé. Côté littérature, je travaille à un nouveau roman tout en traduisant Il Giorno del giudizio, de Salvatore Satta.
E. Rognard : Avec Jean, nous avons en projet un polar rural et un polar explorant l’univers de la sorcellerie contemporaine.
De mon côté, je suis en train de terminer « Mon Fils », un scénario de long-métrage pour le cinéma que je co-écris avec le réalisateur Charles Grammar (son premier long-métrage), récit du combat d’une mère se battant pour sauver son fils de la schizophrénie.
Plus d’infos sur Jean Chavot :
http://www.agencelisearif.fr/auteur-realisateur/jean-chavot/
Plus d’infos sur Eric Rognard :
http://www.agencelisearif.fr/auteur-realisateur/eric-rognard/
Plus d’infos sur « Meurtres à Etretat » :
http://www.agencelisearif.fr/rediffusion-de-meurtres-a-etretat-sur-france-3/