Julien Guérif, vous êtes auteur et réalisateur. Vous avez écrit des romans jeunesse (collection Rat Noir, Syros), travaillé pour Ubisoft en tant que Game Script Content Manager pour la franchise Assassin’s Creed, et vous êtes scénariste de fiction depuis une dizaine d’années. Qu’est-ce qui vous a amené dans le domaine de l’écriture ?
Ma passion pour la lecture, le cinéma, la bande dessinée, les histoires en général.

Vous avez écrit Dolorès, la malédiction du pull-over rouge, une mini-série docu-fiction, produite par Giraf Prod et diffusée sur Canal + dès le 14 octobre. Pouvez-vous nous en dire quelques mots ? Comment est né ce projet ?
Le projet est né chez Giraf Prod, d’une idée d’Aymone de Chantenac. Avec leur culture du documentaire, Giraf a tout de suite vu le potentiel incroyable de ce sujet qui couvre plus de quatre décennies d’histoire criminelle et d’évolution sociétale en France. Je suis arrivé juste après, pour traiter ce sujet en mini-série, avec ma culture de scénariste de fiction. Car si l’histoire est 100% vraie, le diffuseur, C+, a tout de suite demandé à ce qu’il soit traité selon les codes dramatiques d’une fiction.

Dolorès est inspiré de faits réels, mêle des images d’archives, des témoignages et des scènes de fiction. Comment vous êtes-vous documenté pour son écriture ?
Un journaliste spécialisé dans le policier et le judiciaire, Brendan Kemmet, a réalisé une enquête très poussée et m’a fourni de nombreux documents (PV, photos…) pour commencer à travailler, puis il y a eu les interviews et les archives dégotées sur la toile et par Didier Demange, le documentaliste. Avec ces deux sources principales, certaines pièces du récit étaient là, restait à traiter par la fiction le grand oublié de l’histoire officielle : Jean-Baptiste Rambla, qui est là depuis le début, en juin 1974, mais qui n’apparaît pas beaucoup dans la presse et les archives vidéo. Il fallait donc, par la fiction, donner vie à son vécu et structurer le tout en entremêlant scènes dramatiques, interviews et archives.

Il ne s’agit pas de votre premier projet inspiré de faits réels, puisque vous avez notamment co-écrit avec Pierre Isoard Diabolique, le téléfilm réalisé par Gabriel Aghion, adapté du fait divers des reclus de Monflanquin (l’affaire d’une emprise mentale dont a été victime une famille de notable bordelais pendant près de dix ans). Avez-vous travaillé de la même manière, pour l’écriture de ces deux projets ?
Travailler sur Dolorès était une expérience très différente, beaucoup plus proche du réel. Dolorès a l’authenticité du documentaire et l’ambition dramatique de la fiction. Diabolique est une fiction inspirée du témoignage, naturellement plus subjectif, de l’actrice principale de l’affaire, Ghislaine de Védrines, le personnage jouée par Michèle Laroque. Si les deux histoires sont inspirées de faits réels, le traitement, l’écriture et la construction du récit sont très différents.

Avez-vous des projets en cours ou à venir dont vous souhaiteriez nous parler ? 
J’ai de nombreux projets en cours, de nouveaux épisodes d’Alex Hugo, des séries et des unitaires. Un notamment, qui m’enthousiasme beaucoup : un téléfilm centré sur le Vendée Globe d’Yves Parlier, en 2000, une histoire vraie là encore, mais hors du domaine du polar, un récit d’aventures qui me rappelle mes lectures de jeunesse, Kipling et London, et que je suis très impatient de voir à l’écran.

Merci !

Plus d’informations sur Dolorès, la malédiction du pull-ove rouge via ce lien.