Après avoir été le showrunner de « Candice Renoir », vous avez rejoint la série « Munch » (créée par Marie-Alice Gadéa, Valérie Tong-Cuong et Marie Vinoy) où vous êtes en charge de la direction de collection et la direction artistique. Comment avez-vous été amené à travailler sur cette série ?

Au départ, quand j’ai voulu arrêter « Candice Renoir », c’était pour souffler un peu. J’y avais consacré cinq années, d’abord en tant que simple scénariste, puis directeur de collection et producteur artistique pendant trois saisons. J’ai annoncé mon départ longtemps en avance, pour préparer la transition. Je pensais terminer tranquillement la saison 7 de Candice avant de me consacrer à des projets personnels que j’avais remisés par devers moi. Sauf qu’à peine mon départ annoncé, Jean-Sébastien Bouilloux de JLA Productions m’a appelé pour me proposer de « reprendre » Munch. Une série prestigieuse, judiciaire, pour TF1, avec des acteurs et des réalisateurs cinéma… c’étaient tout autant de défis inédits pour moi. Je n’ai pas hésité ! J’ai donc accepté cette belle opportunité en me disant que mes projets persos allaient attendre encore un petit peu…

Vous avez donc travaillé sur 5 saisons de « Candice Renoir », selon vous était-il important de passer le flambeau à une nouvelle direction d’écriture ?

Au bout de cinq saisons et environ 25 épisodes co-écrits (sans compter ceux que j’ai lissés), j’avais fait le tour de la série…. Quoique ! Il y a encore tellement de choses à raconter et il me restait quelques idées un peu folles dans ma tête et des sujets de société à exploiter. Mais je ne voulais pas me répéter et surtout, je ne savais plus trop quoi raconter sur le plan du soap. Il était temps pour moi de passer à autre chose, et c’était sans doute la même chose pour la série. La transition a eu lieu tout naturellement car c’est Fabienne Facco qui repris la direction de collection. Nous avons commencé sur la série ensemble et elle connaît aussi bien que moi les personnages et les codes de la série. Son approche polar va apporter, j’en suis sûr, une nouvelle orientation dans la continuité. Cette série peut durer encore 9 ans !

Comment se déroule le travail d’écriture sur la série « Munch » ? L’organisation était-elle différente pour « Candice Renoir » ?

L’écriture de la saison de « Munch » s’est faite plus vite que prévue, car pour des raisons de plannings d’Isabelle Nanty, le tournage a été avancé de 4 mois. Il a fallu d’un coup mettre le turbo ! Comme pour « Candice », j’ai d’abord écrit les arches, en collaboration avec Marie-Alice Gadéa, qui est la co-créatrice de la série et une ex-avocate. Une fois les arches validées par TF1, j’ai recruté les auteurs (dont Marie Vinoy, Cécile Berger, Alice van den Broek, Aude Marcle et bien sûr Marie-Alice Gadé) qui m’ont proposé des sujets que nous avons affinés ensemble. Puis une fois les pitchs validés, nous avons lancé plusieurs phases d’écriture, comme pour « Candice » : fil à fils, séquenciers, versions dialoguées. La seule différence, et de taille, c’est que TF1 ne lit que les versions dialoguées. Je n’ai pas pu faire d’ateliers d’écriture à cause du planning avancé : les six épisodes de la saison ont dû être écrits en moins de cinq mois ! De plus, le genre judiciaire, que je n’avais jamais pratiqué, est très difficile, il est beaucoup moins couru que les séries policières, les articles de loi peuvent changer d’un mois à l’autre, ça demande beaucoup de recherches et la construction des épisodes est très différente du polar (qui se résume, en gros, à un meurtre, deux trois fausses pistes et la résolution). Enfin, il y a la partie feuilletonnante. L’acteur masculin principal, Lucien Jean-Baptiste, n’étant quasiment pas libre pour le tournage, j’ai créé un nouveau personnage d’avocate pour le remplacer : Blanche Braque, interprétée par Marilou Berry. Et puis un mois et demi avant le tournage, nous avons appris que l’une des actrices était enceinte. Il a fallu réécrire en urgence toute son arche, ce qui a eu un impact sur les autres personnages. Bref, il a fallu être très réactif. C’était vraiment la saison de tous les défis !

Quelles sont les nouveautés apportées à cette troisième saison de « Munch » ?

Outre la nouvelle avocate, j’ai mis en avant les personnages secondaires, notamment en créant, quasiment à chaque épisode, des petites intrigues B sur des cas juridiques souvent loufoques. J’ai eu à cœur de parler de sujets de société, comme la GPA, l’euthanasie, la cause animale… Je voulais sortir aussi du schéma traditionnel du client injustement accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis… Le 5ème épisode est ainsi 100% sans sang. Enfin, Marie-Alice Gadéa a écrit un épisode formidable où Munch se retrouve jurée dans un procès, ce qui nous permet de découvrir l’envers du décor.

Quelles sont vos envies pour le futur, avez-vous des projets dont vous pouvez dès à présent nous parler ?

Oui et c’est d’ailleurs pour ça que je n’ai pas continué « Munch » pour une saison supplémentaire. J’avais vraiment envie de prendre un peu de temps pour me consacrer à mes projets persos. Ainsi, je suis en train de développer plusieurs séries en costume, ainsi qu’une série policière/judiciaire. En attendant que tout cela prenne forme, je co-écris un épisode de la collection « Alex Hugo ».

Plus d’infos sur Marc Kressmann :
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L’interview n°1 de Marc Kressmann :
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Plus d’infos sur la troisième saison de « Munch » :
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