Vous êtes auteur pour le cinéma et la télévision depuis cinq ans environ, quel a été votre parcours auparavant ? Qu’est-ce qui vous a emmené dans ce domaine ?

Avant je travaillais comme attachée de presse dans le cinéma. Cela n’avait rien d’une vocation, j’étais tombée dedans par hasard, à la faveur d’un stage qui s’était conclu par une proposition de CDI. En réalité je n’ai jamais rien su faire d’autre qu’écrire. Alors j’ai débuté un blog, sur lequel je mettais pas mal de dialogues : www.ioudgine.com (même si j’ai viré mes archives), puis j’ai commencé à écrire des chroniques à droite à gauche jusqu’au jour où Arte Web m’a proposé d’écrire une Websérie sur un concept de Thomas Baumgartner, simple mais très contraignant : 1 minute par jour diffusée sur Facebook avec un seul personnage et sans montage.

Il s’agit de la Websérie « 60 secondes ». Quels souvenirs gardez-vous de cette expérience ?

Très bonne et épouvantable. Très bonne parce que j’étais très bien entourée, que ce soit chez Arte ou chez Zadig (Bruno Nahon produisait), parce que les équipes étaient adorables et Karina Testa (qui interprétait l’héroïne) s’est montrée généreuse et professionnelle. Epouvantable parce que je n’avais jamais fait ça de ma vie, que j’avais sous-estimé la tâche, qu’il m’a fallu écrire et réaliser 78 épisodes très rapidement et qu’en gros j’ai appris sur le tas. J’ai donc fait énormément d’erreurs, que je ne fais plus ; maintenant j’en fais de nouvelles.

Y’a-t-il des différences notables entre l’écriture pour le web par rapport à celle pour la TV ou le cinéma ? Quelles en sont les principales difficultés ?

Les différences sont surtout liées aux budgets, inférieurs pour une Websérie que pour une série TV, que ce soit pour l’écriture ou la réalisation. Les décors et le nombre de personnages sont donc limités, le planning de tournage est très serré, et les salaires moins sexy. A part ça… c’est pareil.

Vous avez ensuite collaboré à la troisième saison de « Hard » (diffusée sur Canal +) et à la série « L’amour à 200 mètres » (diffusée sur France 2), quels souvenirs gardez-vous de ces expériences ? Et quelles ont été les rencontres décisives dans ces projets ?

C’était intéressant. J’ai appris à bosser en équipe avec des scénaristes expérimentés. Autant vous dire qu’au début j’étais dans mes petits souliers. Mais c’était formateur, j’ai appris les structures, les enjeux, les arches, les personnages, toutes ces choses que je ne maitrisais pas du tout. Et sur « Hard » j’ai pu rencontrer Julien Sibony, qui s’est révélé un précieux co-auteur par la suite.

Vous avez fait l’atelier scénario de la Fémis. Des envies de cinéma ?

Oui. J’aime beaucoup travailler sur des séries, mais j’avoue être très tentée par la narration cinéma. Pouvoir raconter une histoire du début à la fin en 1h30 et non pas en terme de nombre d’épisodes et de saisons, ça me plait.

Arte diffusera en novembre prochain votre première création de série (Il revient quand Bertrand ?), qui a obtenu l’aide à l’écriture (CNC) et l’aide du Fonds SACD. Pouvez-vous nous racontez-nous la genèse de ce projet ?

« Il revient quand Bertrand ? » c’est un 10x9mn, un projet qui a été super long à développer pour plein de raisons d’écriture, de format, de prod, de tout ça tout ça, y a eu des hauts des bas, mais au final ça s’est fait et j’en suis contente. J’ai donc co-écrit avec Julien Sibony, et Guillaume Cremonese a réalisé. Tout s’est fait en harmonie, nous avions tous trois envie de la même chose. Le casting (Bertrand Usclat – Vincent Debost – Louise Coldefy – Kevin Garnichat – Zoé Schellenberg) est super, et il m’a permis de découvrir des acteurs avec lesquels j’ai très envie de retravailler.

Comment vous sentez-vous à une semaine de la première diffusion (la série sera disponible à partir du 21 novembre sur Arte Creative) ?

Je suis plutôt sereine, parce que j’ai tendance à me détacher des projets une fois que leur fabrication est achevée et à passer à autre chose. Ça doit être à cause de mon syndrome de stress post traumatique d’attachée de presse. Mais évidemment je souhaite le meilleur à la série, je la soutiendrai, et j’espère vraiment qu’elle va rencontrer son public.

Y’a-t-il d’autres projets sur lesquels vous travaillez actuellement ? Quels sont vos désirs pour l’avenir ?

PLEIN. Si ce métier m’a appris quelque chose, c’est que 80% des projets sur lesquels on bosse ne verront jamais le jour, alors si on veut manger, il faut avoir pas mal de ressource dans son ordinateur. Et puis ça évite de se lasser d’un sujet, d’un personnage, d’un genre, d’un format.

Donc en gros en ce moment, je travaille sur un long métrage en développement. J’ai quatre projets de long-métrages ou d’unitaires TV au stade du synopsis pour lesquels je viens tout juste d’entamer les recherches de production (une comédie autour de la famille, une autre autour des chiens (oui oui), un teen movie et un drame), un projet de série 26 minutes (une satire du monde de la musique que je co-écris avec Bertrand Soulier), et puis je réfléchis à d’autres idées de séries, tous formats.
A la base mon truc c’est plutôt la comédie, mais plus les années passent, plus elle est acide.
A part ça je viens de finir l’écriture d’une pièce de théâtre pour laquelle il va falloir que je m’active, et celle d’un court métrage que je souhaiterais réaliser.

Plus d’infos sur Hélène Lombard :

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