Vous avez commencé à travailler en tant que scénariste il y a une dizaine d’années, après avoir été attaché parlementaire puis directeur de la communication pour diverses structures de la Mutualité, des milieux très différents, comment cela est-il arrivé ? Qu’est-ce qui vous a amené dans ce domaine ?

Dans mes expériences professionnelles avant d’être scénariste, j’avais principalement un travail de plume. Et j’ai eu envie d’écrire autrement. C’est une amie, scénariste, Monica Rattazzi qui m’a aiguillé vers le scénario. J’ai passé le concours du CEEA grâce à ses conseils. J’y ai fait la formation longue et suis devenu scénariste en 2008.

Sébastien Paris & Eric Vérat

Vous travaillez souvent en duo, notamment avec Éric Vérat, comment travaillez-vous ensemble ? Selon vous quels sont les avantages et difficultés au travail en équipe ?

Nous passons beaucoup de temps à échanger oralement sur nos textes en amont de leur écriture ou pour effectuer des corrections. Ensuite, l’un d’entre nous fait un  premier travail sur le texte à partir de nos décisions communes. Texte que l’autre reprend. Et ainsi de suite.
Je ne vois que des avantages à la co-écriture. Pour peu que les deux auteurs se complètent. Avec Eric, comme avec mes autres partenaires d’écriture, Carine Hazan ou Laurence Löwenthal, nous avons des approches, des sensibilités et des expériences différentes grâce auxquels on apporte au texte des éléments qui se complètent. ça nécessite d’accepter de partager l’écriture, de savoir se remettre en cause, de savoir abandonner des choses ou de convaincre sans imposer à l’autre. J’aime beaucoup ce processus créatif commun. Pour moi, l’écriture est un travail collectif.

Vous avez créé, avec Éric Vérat, « César Wagner », une fiction policière dont le premier épisode a été diffusé en janvier sur France 2, comment est né ce projet ? Pouvez-vous nous dire quelques mots de ce polar ?

Le projet César Wagner est né du personnage. Nous avions créé ce flic hypocondriaque pour un autre projet qui n’a pas abouti. Mais nous aimions tellement ce personnage de flic différent que nous avons eu envie d’écrire une histoire autour de lui. Il s’est passé plus de 5 ans entre la création de notre personnage et son arrivée à l’écran.
César Wagner, c’est un flic qui cumule quelques handicaps. L’hypocondrie, est une affection qui ne lui laisse pas de répit. Il vit avec une angoisse de la maladie qui a des conséquences sur ses relations sociales et son boulot. Cette affection nous offre à la fois des moments drôles et des moments plus tragiques. Il souffre mais apprend aussi à se dépasser. S’ajoute à ça une mère dont les hautes fonctions, l’autorité et l’interventionnisme pèsent sur lui, personnellement comme professionnellement. Mais César Wagner est aussi empathique qu’obstiné. Prêt à beaucoup de sacrifices pour rendre justice à une victime, il est un enquêteur hors norme dons tous les sens du terme.

Deux nouveaux épisodes de la série sont diffusés en décembre, comment évolue le personnage de César Wagner et comment imaginez-vous la suite de la série ?

Dans le pilote on devait installer beaucoup de choses, le retour de César Wagner à Strasbourg, sa mère et sa place de Maire dans la ville, les relations qui s’installaient avec son équipe, entre les personnages, etc. C’est le passage obligé du pilote et on a essayé de l’installer par quelques scènes atypiques. Pour la suite, on veut faire évoluer nos personnages de la même manière en révélant des facettes inattendues par petites touches. César n’est pas qu’un flic hypocondriaque, Élise n’est pas qu’une légiste libre et cash. On tente de suivre aussi cette voie dans nos enquêtes policières. On cherche à ce qu’elles soient différentes de celles qu’on peut rencontrer dans d’autres séries polars et à ce qu’elles ne se ressemblent pas non plus entre elles. Que le spectateur ne sache pas à quoi s’attendre d’un épisode à l’autre. Surprendre par les thèmes, leur traitement ou par la structure de nos histoires.

Y a-t-il des projets sur lesquels vous travaillez actuellement dont vous souhaiteriez nous parler ? Quels sont vos désirs pour l’avenir ?

Je continue de travailler sur la série. On a deux épisodes en écriture et encore plein d’idées pour la suite… J’y prends beaucoup de plaisir. La qualité de nos échanges avec la production, les comédiens les équipes de tournage et le réalisateur y est pour beaucoup. J’ai d’autres projets qui attendent des jours meilleurs pour être proposés à un diffuseur. J’essaye de ne pas trop me disperser, une série comme César Wagner prend beaucoup de temps. Mais j’ai deux projets en cours, une série avec Carine Hazan entre drame et comédie, aux lisières du fantastique et une mini-série polar avec Laurence Löwenthal. Et pour le plaisir, encore quelques idées avec Eric Vérat…

Plus d’infos sur Sébastien Paris :
http://www.agencelisearif.fr/auteur-realisateur/sebastien-paris/

Plus d’infos sur « César Wagner » :
http://www.agencelisearif.fr/deux-episodes-inedits-de-cesar-wagner-co-ecrits-par-sebastien-paris-sur-france-2