Vous êtes auteur pour la télévision depuis une dizaine d’années, vous avez notamment travaillé sur des séries et des formats courts, quel avait été votre parcours auparavant ? 

J’ai fait des études de Lettres Modernes jusqu’à la maîtrise, j’ai enseigné le français dans des collèges et lycées avant de passer le concours d’entrée au CEEA en 2002 et d’en sortir en 2004.

Vous êtes également formatrice et enseignante, vous donnez des cours de scénario et dramaturgie. Qu’est-ce qui vous a emmenée dans ce domaine ? 

Une remise en question sur le métier de scénariste à un moment de ma vie où je venais de perdre un ami très cher. Je ne voyais plus de sens à écrire pour la télévision. J’ai eu envie de transmettre ce que ce métier m’avait appris depuis toutes ces années en incitant toujours mes stagiaires ou étudiants à la réflexion, au sens, à l’empathie pour construire des personnages… J’aime vraiment ce contact humain et pédagogique, c’était aussi important de le faire car le CEEA m’a fait gagner du temps lors de mon apprentissage de l’écriture scénaristique.

Vous êtes l’auteur de la pièce de théâtre « Nobody is perfect », programmée jusqu’au 22 janvier 2020 au Théâtre La Scène Parisienne, pourquoi écrire pour le théâtre ? Pouvez-vous nous dire quelques mots sur la pièce ?

L’idée de Nobody is perfect m’est venue au conservatoire mais impossible de pouvoir la développer à la télé. L’idée du théâtre s’est imposée très naturellement sauf qu’écrire une comédie est complexe surtout quand le sujet l’est aussi, la fausse note, la moindre vulgarité, ça ne pardonne pas. Nobody part d’un fantasme, celui de pouvoir être avec l’homme de ses rêves même si pour ça il faut changer de sexe mais au final, c’est notre liberté qu’on cherche à reconquérir.

Comment passe-t-on de l’écriture pour la télévision à l’écriture pour le théâtre ? Selon vous y a-t-il des différences fondamentales dans les processus d’écriture ?

À vrai dire, je l’ai écrite comme une scénariste sans penser aux codes du théâtre. Les dialogues sont ceux de tous les jours, ce sont des situations qui s’enchaînent et la mise en scène virevoltante de Denis Cherer est un juste équilibre entre son travail et l’écriture. Ce qui m’a posé problème, c’est la gestion des personnages sur scène quand on veut garder un rythme sans possibilité d’un montage comme dans un film et pour bien raccorder leurs sorties et entrées, toujours les justifier et les écrire même si on ne les voit pas. Mais ce qui change fondamentalement avec l’écriture pour la télévision, c’est la totale liberté de création, de pouvoir s’exprimer avec notre propre ton sans être censuré sur le sujet, sans qu’on nous demande d’affadir des situations, de pouvoir s’amuser et d’amuser je l’espère.

©Yoann Yergec

Travaillez-vous sur d’autres projets actuellement ? Quels sont vos désirs pour l’avenir ?

Oui de théâtre car c’est un terrain de jeu et aussi d’expression même si monter une pièce est loin d’être simple et facile. J’ai aussi des projets que j’aimerais développer pour la bande dessinée, en fait, j’avance avec le cœur, il faut que ça vibre en moi et que je sois libre de créer.

Plus d’infos sur Sabine Hogrel :
http://www.agencelisearif.fr/auteur-realisateur/sabine-hogrel/

Plus d’infos sur « Nobody is perfect » :
http://www.agencelisearif.fr/nobody-is-perfect-de-sabine-hogrel-au-theatre-la-scene-parisienne/