Franck Thilliez, vous êtes l’auteur d’une vingtaine de thrillers & polar, scénariste depuis plus de dix ans; Niko Tackian, vous êtes également scénariste, auteur de bandes dessinées, réalisateur et romancier. Qu’est-ce qui vous a amené dans ces domaines, quel a été votre parcours auparavant ?

F. Thilliez : J’étais ingénieur en informatique, autant dire que ça n’a rien à voir ! J’ai travaillé 10 ans en entreprise, à créer des programmes et gérer des bases de données, mais j’ai toujours accordé une grande partie de mon temps libre à regarder des films de genre. J’étais fasciné par les émotions, notamment celles de la peur qu’étaient capables de faire passer des auteurs ou des réalisateurs. A un moment donné, j’ai eu envie, moi aussi, de raconter mes propres histoires, et c’est de cette façon que je me suis mis à l’écriture. Ensuite, ce qui différencie une BD, d’un film ou d’un livre, c’est simplement la forme. Les histoires, elles, restent les mêmes…

N. Tackian : En ce qui me concerne, j’ai été journaliste (presse écrite) pendant quelques années avant de signer mes premiers album de BD. Mais avant cela, je faisais des études de droit en parallèle de l’école du Louvres ce qui revenait à me passionner pour la grande Histoire mais aussi l’histoire judiciaire… et puis encore avant, j’ai été biberonné aux jeux de rôles et aux films de genre, donc plongé dans un imaginaire dans lequel je me plais encore à farfouiller pour créer des histoires.

Vous avez créé ensemble la série Alex Hugo en 2015, qui s’est imposée aux fils des années comme l’une des fictions les plus populaires sur France Télévisions, comment êtes-vous arrivés sur ce projet ? Comment s’est passée votre rencontre ?

Le monde de l’audiovisuel étant petit, on s’était déjà croisés dans les couloirs de France 2, mais sans se connaître. Si mes souvenirs sont bons, on s’est retrouvés dans le bureau de Delphine Wautier, la productrice de la série, qui nous a demandé de lire le livre « La mort et la belle vie », de Richard Hugo, et de voir s’il y avait une possibilité d’adaptation française. L’histoire originelle se passe dans les années 70 dans le Montana, avec un flic poète, surnommé La Tendresse, qui mène des enquêtes « à la cool ». Il a fallu donc transposer tout l’univers dans nos montagnes, de nos jours. Avec Niko, on s’est immédiatement bien entendus, et les idées ont fusé ! Très vite, on s’est dit que mieux que l’adaptation d’un livre, on essaierait de travailler sur l’idée d’une série : des histoires policières dans un univers de montagne, avec des personnages forts qu’on aurait envie de retrouver d’un épisode à l’autre. Ça a été le début de notre longue collaboration !

Début septembre seront diffusés de nouveaux épisodes d’Alex Hugo, issus de la sixième saison de la série. Comment avez-vous abordé cette nouvelle saison ? Quels sont les nouveautés apportées par rapport aux saisons précédentes ?

F. Thilliez : On connaît bien le personnage d’Alex Hugo désormais, et c’est autour de lui qu’on développe nos intrigues. Ce qu’on veut, c’est qu’il soit impliqué dans des histoires très humaines, qui vont le toucher, lui faire mal parfois, et révéler chaque fois un peu de plus de qui il est réellement. Évidemment, il faut que la montagne reste un personnage principal, elle est au cœur de chaque épisode et des enquêtes.

N. Tackian :  Oui, comme le dit Franck, la particularité de cette série est de faire du polar en plein air, de flirter avec le western et de se jouer des codes. Ça parait simple comme ça mais ce n’est pas si facile… surtout que la série est en réalité une collection de films de 90mn et que nous en avons déjà écrit (avec l’aide d’autres scénaristes) une vingtaine…

Samuel Le Bihan (Alex HUGO)

Vous êtes tous les deux romanciers et scénaristes, vos processus d’écriture sont-ils différents, entre l’écriture d’un roman et l’écriture pour la télévision ?

F. Thilliez : Oui, c ‘est très différent en ce qui me concerne. Le roman, c ‘est la liberté absolu, pas de filtres, ni de contraintes, les seules limites sont celles de notre imagination. Et puis, c’est un travail solitaire. L’écriture pour la télé impose de travailler en groupe (production, chaîne, réalisateur), avec des contraintes de décors, de coûts, de public. On garde de la liberté, évidemment, mais cette liberté est enfermée dans une sphère d’où il ne faut pas sortir. Mais ce qui est jouissif, dans le scénario, c’est que c’est une écriture destinée à prendre vie, à être incarnée par des comédiens, dans de vrais décors.

N. Tackian :  Je suis absolument raccord avec Franck, lorsqu’on est scénariste, on s’inscrit dans une chaîne de production dont on est quasiment le premier maillon. Il faut savoir mettre son ego de côté aussi car sinon c’est compliqué…

Y a-t-il des projets sur lesquels vous travaillez actuellement, ensemble ou individuellement, dont vous souhaiteriez nous parler ? Quels sont vos désir pour l’avenir ?

F. Thilliez : De mon côté, je continue à travailler sur mes romans, la série BD « la brigade des cauchemars » pour la jeunesse, et avec Niko, on planche déjà sur un prochain Alex Hugo, car il faut toujours avoir un coup d’avance. Notre série Alex Hugo a déjà fait un bon bout de chemin, avec toujours plus de spectateurs. En ces temps un peu sombres, on a tous besoin des belles lumières et de l’air de la montagne, aussi, je pense que la série a encore un bel avenir devant elle !

N. Tackian : Comme Franck je bosse sur mon prochain roman ainsi qu’un projet d’adaptation de « la nuit n’est jamais complète », mon second roman. Et puis j’ai une série en cours pour une plateforme… ce sera un thriller médiéval emprunt de magie…

Merci à tous les deux !

Plus d’infos sur Franck Thilliez :
http://www.agencelisearif.fr/auteur-realisateur/franck-thilliez/

Plus d’infos sur Niko Tackian :
http://www.agencelisearif.fr/auteur-realisateur/niko-tackian/

Plus d’infos sur « Alex Hugo » saison 6 :
http://www.agencelisearif.fr/alex-hugo-saison-6-sur-france-2/