Victor Lockwood, vous êtes scénariste, vous avez notamment participé à l’écriture des séries Sam et Les bracelets rouges, vous êtes co-auteur de la série Mental dont la deuxième saison vient de sortir sur France tv slash. Quel est votre parcours ? Qu’est-ce qui vous a amené dans ce domaine ?

Issu d’une famille franco-britannique, j’ai d’abord étudié la littérature et le théâtre, en France puis en Angleterre. J’ai ensuite eu la chance de partir aux États-Unis, où j’ai travaillé en tant qu’assistant metteur en scène sur des comédies musicales, entre San Francisco et la scène Off-Broadway à New York. A mon retour en France, j’ai cherché le moyen de concilier mon amour de la scène et de la comédie, et ma pratique de l’écriture. Le scénario m’a semblé être la forme idéale pour moi, et j’ai rejoint le département « Création de Séries TV » de la Fémis, me sentant plus sériephile que cinéphile à l’époque. C’est comme ça que ça a commencé.

Vous avez écrit les deux saisons de Mental, avec votre co-autrice Marine Maugrain-Legagneur. Comment êtes-vous arrivé sur ce projet ?

A l’origine, j’ai rencontré Augustin Bernard, producteur chez Blacksheep Films, qui venait d’acheter les droits de Sekasin, un format finlandais dont il cherchait à produire l’adaptation française. Nous avons très vite compris que nous partagions la même vision du projet, et je crois que ma participation à l’écriture des Bracelets Rouges, mon expérience de l’hôpital, et ma passion pour le tumulte adolescent, ont joué en ma faveur. Nous avons ensuite proposé à Marine, que j’ai connue sur les bancs de la Fémis, de nous rejoindre : je savais que, tous les deux, nous saurions trouver le ton caustique, irrévérencieux, qui empêcherait Mental de tomber dans le pathos, pour au contraire mettre en lumière la force de vie incroyable de ces jeunes.

Mental traite la souffrance psychique des adolescents, en suivant plusieurs jeunes hospitalisés dans une clinique pédopsychiatrique. Comment vous êtes-vous documenté sur le sujet ? 

Mental est le fruit d’un long travail de recherche. Car si la série n’a pas une vocation documentaire, il était fondamental pour nous d’ancrer notre récit dans le réel, et de dépeindre avec justesse l’expérience de jeunes patients. En plus de nos lectures, et de nos rencontres avec de nombreux professionnels de santé, nous avons été suivis, tout au long de l’écriture, par Amélie de Cazanove (psychologue clinicienne et psychanalyste), et Catherine Joubert (psychiatre), qui ont « expertisé » les profils psychologiques de nos personnages, permis de mieux comprendre le fonctionnement de l’hôpital et les rapports de force qui s’y jouent, et ouvert les portes d’instituts pédopsys, pour que nous puissions nous en inspirer… Une aide très précieuse. Bien sûr, nous avons aussi voulu recueillir le témoignage de patients, et d’anciens patients. Outre nos entretiens, nous avons découvert que beaucoup d’entre eux se livrent sur Internet, font communauté, partagent leurs vécus : une mine d’or pour nous !

La deuxième saison est sortie vendredi 2 avril sur la plateforme de France Télévisions, France tv slash. Comment avez-vous abordé cette nouvelle saison ? Y a-t-il des nouveautés ?

Mental est une série feuilletonnante : la deuxième saison traite des conséquences de la fin de la première. Plus largement, Marine et moi aimons réfléchir à une grande idée générale, qui donne un fil conducteur à notre écriture. Si, en saison 1, nous nous demandions ce que voulait dire « admettre qu’on est malade », la deuxième saison s’intéresse à ce que veut dire « vivre avec la maladie », lorsqu’on l’a admise. Pour cette deuxième saison, nous avons cherché à porter nos ambitions encore plus loin, autant à l’écriture qu’à la réalisation, assurée par Slimane-Baptiste Berhoun, poussant les curseurs aussi bien dans la comédie que dans le drame. Nous présentons de nouveaux personnages, et explorons de nouvelles pathologies, comme les Troubles du Comportement Alimentaire.

Quelles sont vos envies pour l’avenir ? Avez-vous des projets en cours ou à venir ?

Je développe en ce moment plusieurs projets de « dramédies » 26’, un format que j’ai encore envie d’explorer, ainsi qu’une série Young Adult co-produite par la France et les États-Unis, et un long-métrage avec les États-Unis – des projets qui me permettent d’exploiter mes origines et d’écrire dans les deux langues.

Merci Victor Lockwood !

Plus d’informations sur la deuxième saison de Mental via ce lien.