Vous êtes auteur et réalisateur depuis une dizaine d’années, quel a été votre parcours auparavant ? Qu’est-ce qui vous a emmené dans ce domaine ?

J’ai toujours voulu faire ce métier, depuis tout petit, ainsi que celui de musicien; C’est pour cela que j’ai fait des études d’ingénieur ! J’ai été ingénieur conseil en Telecom pendant 3 ans, avant d’avoir la chance d’être produit par Christian Fechner pour mon premier long métrage avec mon ami Corentin Raux (L’Incruste)

Après une première expérience de co-réalisateur sur « L’incruste » (avec Titoff et Frédéric Diefenthal), vous lancez (avec Clément Marchand) le concept de « Chanson du dimanche », s’en suit un succès fulgurant (série télévisée, tournée, album). Quels souvenirs gardez-vous de cette aventure ? Quel impact cela a-t-il eu sur la suite de votre carrière ?

C’était incroyable !! On n’a rien anticipé, rien calculé, les rendez-vous sur Internet n’existaient pas encore, les Youtubeurs encore moins. Pour une fois, une de nos idées n’était pas ringarde ! Par la suite on a pu faire une grande tournée de concerts rock comme on en rêvait avec Clément. On créait avec une totale liberté, on vivait des émotions fortes sur scène sans arrêt, c’était une période magique ! Evidemment le fait d’avoir apporté cette idée neuve et d’avoir rencontré le succès sans publicité m’a aidé dans mon parcours, j’avais une sorte de « validation » du public aux yeux des professionnels.

En 2010, vous co-réalisez la série « Les Invincibles » pour Arte avant de réaliser votre premier long-métrage « Amour & turbulences » (avec Ludivine Sagnier et Nicolas Bedos). Est-ce difficile de se retrouver seul aux commandes ? Quelles ont été les rencontres primordiales dans ce projet ?

Réaliser seul était un besoin qui montait petit à petit. Dans mon adolescence, avec mon camescope JVC VHS compact, je me faisais mes petits films tout seul, y compris le montage, les bruitages, la musique, et même les costumes ! J’avais vraiment envie de retrouver ce plaisir de rendre réelle toute une histoire qui sorte de mon crâne. Ca n’a pas été difficile de le faire, au contraire c’était un plaisir ! Ce qui est difficile c’est de trouver l’occasion, des gens qui vous font confiance pour porter seul un projet aussi lourd. Ce fut le cas des deux jeunes producteurs Matthieu Robinet et Julien Ralanto. Puis de notre distributeur Universal, des coproducteurs Christine Gozlan et Catherine Bozorgan, et enfin des vedettes du film Nicolas Bedos et Ludivine Sagnier.

En 2013, c’est « Le Grimoire d’Arkandias » (que vous avez co-réalisé) qui sort en salles. Comme à chaque fois, vous signez ou co-signez en plus le scénario. Est-ce important pour vous de gérer le projet du début à la fin ?

Ce qui est important c’est d’être en accord total avec le scénario, de le maîtriser dans tous ses détails, et de le penser en images, en mouvements et en musique ! Parfois la mise en scène apporte de nouvelles idées qui modifient un script. Sur les films que j’ai pu faire, on m’a demandé de mettre la main à la patte sur l’écriture, ou même d’écrire complètement le scénario (comme sur le Grimoire ou Tamara). C’est évidemment une chance et un plaisir de créer un film du début à la fin. Encore une fois, je retombe en enfance à imaginer le spectacle de Noël !

Vous travaillez souvent en duo sur vos scénarios, quelles sont les avantages et/ou les difficultés au travail d’équipe ?

Pour moi ce ne sont que des avantages : on peut se jouer les dialogues, on peut tester les vannes sur un premier public. Le dialogue est la meilleure façon de débloquer les situations. Je ne suis pas du tout solitaire, quand je suis seul, je m’endors assez vite. Et je ne me fais jamais rire moi-même.

Le 26 octobre prochain, sortira votre quatrième long-métrage « Tamara », adapté de la célèbre BD, comment êtes-vous arrivé sur cette aventure ? Comment vous sentez-vous à quelques jours de la sortie ?

C’est la productrice Gaëlle Cholet qui m’a appelé. Elle m’a demandé si l’adaptation me tentait et j’ai tout de suite senti en lisant la BD que j’avais beaucoup de choses très personnelles à intégrer à cette histoire. En plus j’avais la liberté de créer une intrigue d’1h30 originale puisque la BD est sous forme de sketchs d’une page. Je savais que cette adaptation allait être une vraie création. A quelques jours de la sortie, avec la tournée d’avant premières extraordinaire que je viens de vivre, des salles combles partout en France et des réactions dithyrambiques des jeunes comme des parents, j’avoue que je suis porté par l’espoir d’un succès public pour ce film qui est plein de fraîcheur, de jeunes comédiens talentueux, et qui porte un message très chouette. Mais comme à chaque sortie de film, l’angoisse commence à monter…

Y’a-t-il d’autres projets sur lesquels vous travaillez actuellement ? Quels sont vos désirs pour l’avenir ?

Je travaille toujours sur 15 projets en même temps, c’est maladif chez moi. L’angoisse du vide, ou plutôt la peur de la mort je crois. Je ne vais pas tous les évoquer, mais ce que je peux dire c’est que j’adore ce métier, que je souhaite le continuer le plus longtemps possible et pourquoi pas m’attaquer à des films d’aventure au sens large. Comme ceux de Spielberg, de Sergio Leone, ou de Terry Gilliam… c’est ce qui m’a donné envie de faire du cinéma !

Plus d’infos sur Alexandre Castagnetti :
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