Vous avez commencé votre carrière à la radio, notamment sur France Inter pour laquelle vous avez écrit un feuilleton de 100 épisodes, pouvez-vous nous raconter ces débuts radiophoniques ? Comment êtes-vous arrivé dans cet univers ?

La radio est venue à moi comme une évidence. Je ne l’ai pas choisie. A 16 ans, je me partageais entre le lycée, le théâtre, mon piano et le studio d’une radio locale à Nancy. C’était pour moi un fabuleux champ d’improvisations, je découvrais que j’avais « une voix ». Fantasque, curieuse, j’ai voguée sur ces ondes avec le culot de l’innocence, en demande d’apprendre, de me former au métier de productrice et de journaliste. La radio fut de tous mes épanouissements, i compris celui de l’écriture. Au sein de Radio France, j’ai pu musarder d’une chaîne à l’autre, imaginer toutes les émissions possibles, fabriquer des portraits de compositeurs de musique de film, débarquer sur des tournages et sur la croisette à Cannes, chroniquer des BOF et des polars, et bien sûr, écrire des dramatiques et feuilletons pour la radio, une discipline particulièrement délicieuse qui permet d’incroyables libertés scénaristiques.

A la même époque, vous publiez votre premier roman, le premier d’une longue série et de nombreux succès comme « L’enfant aux cailloux » (vendu à plus de 80 000 exemplaires, traduit en langue anglaise et disponible dans une vingtaine de pays). Quelles ont été les étapes importantes de cette envolée ?

Bien que l’écriture ait été dès l’adolescence une moyen de m’exprimer, parfois d’une manière romanesque, elle relevait de l’intime. Enfant dyslexique, ma maîtresse d’école disait que mon orthographe n’était que fantaisie. Ce fut un long cheminement pour oser franchir le pas, m’affranchir des zéros portés au stylo rouge sur mes dictées et oser écrire un premier manuscrit. Les encouragements sont venus de mes professeurs de français de collège et lycée qui à leur manière, m’ont adressé des signaux, ont placé entre mes mains les bons auteurs (Vian, Queneau, Sartre, Maupassant) et élargi mes connaissances. Un coup de fil de Martine Boutang (Grasset), puis, une rencontre avec l’auteur Jean-Bernard Pouy, lequel me confie l’écriture d’un Poulpe, me mettent sur la voie de l’écriture. Mon arrivée en 2010 chez Fleuve Editions est une autre étape importante dans ma carrière : cette maison donne une grande liberté à ses auteurs et sait nouer des relations privilégiées avec les libraires, les lecteurs.

Une adaptation cinéma de « L’enfant aux cailloux » est actuellement en court par Pierre Isoard et Julien Guérif (pour Karé Production), dans quel état d’esprit êtes-vous à l’idée de voir porter votre histoire à l’écran ? Intervenez-vous dans l’adaptation ?

Après avoir dit non à d’autres projets, le choix de confier à Pierre Isoard l’adaptation du roman était une évidence : sa personnalité, sa compréhension du livre, sa sensibilité et ses qualités de metteur-en-scène sont autant de points forts. C’est aussi formidable que Julien Guérif soit associé, grâce à Pierre, à ce projet, et enfin, une grande chance qu’Antoine Rein et Fabrice Goldstein acceptent de produire le film. Je participe à l’adaptation, oui, et c’est troublant, émouvant de voir de quelle façon cette belle équipe s’empare de l’histoire pour fabriquer le film, avec ce souci de trouver le ton juste, et de m’associer à toutes les étapes de l’écriture.

Aujourd’hui, vous vous attaquez à la télévision avec la création de la série policière « N7 », pouvez-vous nous en dire plus sur ce projet ? Avez-vous d’autres projets pour la télévision et/ou le cinéma ? D’autres livres de prévus ?

C’est un projet de mini-série que va produire K&K. Stéphane Kaminka attend que je lui rende vite copie d’une nouvelle version dans laquelle nous avons pas mal bousculé le projet initial pour répondre aux attentes des chaînes. Un exercice nouveau pour moi, à la fois contraignant mais très excitant. Mais il m’est difficile de vous en dire plus pour l’instant.

Plus d’infos sur Sophie Loubière :
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