Vous avez commencé à travailler en tant que scénariste il y a une dizaine d’années en créant la série « Léa Parker » pour M6, quel avait été votre parcours auparavant ?

En réalité, j’ai commencé à travailler comme scénariste il y a plus d’une quinzaine d’années. Mais comme beaucoup, j’ai d’abord développé des tonnes de projets qui ne se sont pas faits. A côté, pour gagner ma vie, je travaillais comme assistant réalisateur, comme monteur et comme formateur. Mais avant cela, mes études m’avaient déjà guidé vers cet objectif, puisque j’avais fait une prépa cinéma à Nantes (Cinésup), et que je m’étais spécialisé en scénario en licence/maîtrise à Paris I.

Qu’est-ce qui vous a emmené dans ce domaine ?

Quand j’étais petit, j’adorais monter des spectacles et inventer des histoires. Alors, à l’âge de dix ans, j’ai décidé que ça serait ma vie. Et j’ai tout fait pour que ça devienne une réalité…

Avez-vous une anecdote à nous raconter sur vos débuts en tant que scénariste ?

Quand j’ai signé ma première convention avec M6 pour la bible de « Léa Parker », en 2000, j’ai cru que j’avais enfin touché le Graal. Mais en réalité, suite à de multiples changements de conseillers de programmes et de lignes éditoriales, la série a mis quatre ans à se monter et à être diffusée. Ça a été le succès immédiat. Mais j’ai appris deux maîtres-mots de ce métier: la patience et la persévérance.

Vous avez écrit et/ou collaboré à plus d’une centaine d’épisodes sur différentes séries et avez co-créé la série « Disparitions » ou encore « Le Repenti », quelles ont été les rencontres décisives dans votre carrière ?

Elles sont nombreuses. Mon prof de scénario en fac, un des premiers à l’époque à enseigner le scénario « à l’américaine ». Puis les premières personnes qui m’ont fait confiance et m’ont signifié qu’ils aimaient ce que j’écrivais. Et enfin, la petite bande de scénaristes que j’ai rencontrée sur Léa Parker, qui sont toujours des amis aujourd’hui et qui comptent parmi les meilleurs scénaristes, producteurs et réalisateurs du métier actuellement…

Vous assurez la Direction de Collection de la série « Commissaire Magellan » depuis 3 ans, à raison de 4 épisodes par an, quelle est votre méthode de travail ?

Mon rôle est d’accompagner les auteurs le mieux possible pour qu’ils écrivent les meilleures histoires possibles. Il y a beaucoup d’exigence, mais aussi beaucoup de bienveillance dans mon rapport avec eux.

Vous travaillez souvent en duo, quelles sont les avantages et/ou les difficultés au travail d’équipe ?

J’ai compris très tôt que je n’étais pas fait pour le travail solitaire (sauf pour quelques projets très personnels évidemment). A deux ou plus, on se soutient, on rebondit, on prend le relai. Et puis j’ai toujours pensé qu’on était plus intelligents à plusieurs cerveaux qu’à un seul. Après, ça demande beaucoup d’écoute, et d’être capable de respecter l’autre sans pour autant se renier. Mais c’est un exercice passionnant qui enrichit au quotidien, autant humainement que professionnellement.

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur le pilote de la série « Contre-Enquête » que vous avez écrit avec avec Véronique Lecharpy et Charlotte Paillieux et qui sera prochainement diffusé sur France 2 ?

C’est au départ un projet initié par Véronique. Mais ça faisait longtemps que je rêvais de travailler avec elle et de faire une série autour d’une journaliste. L’idée était de sortir des sempiternelles séries polars diffusées à outrance sur toute les chaînes. L’enquête journalistique n’a rien à voir avec l’enquête policière. Elle va directement dans l’humain, et seules l’intelligence et l’empathie de la journaliste (qui n’a pas d’armes ni de carte de flic) peuvent amener les différents témoins à parler. Elle n’a pas d’autre choix qu’ils lui fassent confiance.
Isabel Otero incarne merveilleusement le personnage que j’avais en tête, avec une finesse et une émotion qui m’ont arraché les larmes à chaque fois que j’ai vu l’épisode. J’espère vraiment que ça va plaire au public comme ça m’a plu et que ça va ouvrir la voie à d’autres épisodes.

Avez-vous d’autres projets ?

Il y a quelques jolis projets en développement, comme une collection d’adaptations de romans, un projet d’unitaire, et un autre de série… Mais chut, tant que ça n’est pas fait, mieux vaut rester discret…

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Nicolas DURAND-ZOUKY